vendredi 21 septembre 2012

Algérie : La guerre des clans continue


La complexité du régime algérien peut rendre confus le plus averti des observateurs politiques, en effet les luttes de pouvoir au sein du régime Algérien entre d’une part une oligarchie militaire et d’autre-part des dirigeants civils du FLN a débouché sur une sorte d’équilibre et de compromis non déclaré qui vise au partage de la rente pétrolière entres les différentes parties prenantes et maintenir un certain statuquo jusqu’à nouvel ordre. Depuis l’assassinat de Boudiaf en plein parlement par les éléments du DRS algérien, le choix du candidat présidentiel obéit à un processus de présélection très rude afin d’assurer les intérêts des camps les plus influents, et d’éviter toute mauvaise surprise qui contraindrait l’armée à sortir ses griffes et rappeler qu’elle demeure le centre du pouvoir dans le pays.

 L’accès au pouvoir de Bouteflika grâce au soutien et recommandation du feu général Belkheir a permit au pays de récupérer d’une décennie sanguinaire durant laquelle l’armée a créé l’épouvantail du terrorisme en-vue de prendre en otage la démocratie et renverser le FIS (Front Islamique du Salut) pour lequel les algériens ont librement voté. Cependant le poulain de Belkheir semble et ce depuis la mort de son parrain subir des attaques du Clan DRS mené par l’énigmatique général Taoufik, l’un des coups durs que le chef du renseignement militaire a dirigé au clan Bouteflika est sa réussite à mettre sa main sur le nerf-vital du pays grâce à l’emprisonnement de Mohamed Meziane l’ex patron de la SONATRACK et son remplacement par Nourdine CHEROUATI un pistonné de la DRS. Devenu de plus en plus méfiant et craignant pour sa peau, Bouteflika n’a pas cessé de limiter ses déplacements sur terrain ces dernières années et a tenté de rendre sa garde présidentielle autonome de l’influence des généraux. Cependant la question majeure qui continue d’intriguer Bouteflika est sa succession, le président algérien semble préparer le terrain depuis quelques années à son frère cadet Said Bouteflika pour prendre les commandes du FLN et par conséquent le remplacer au pouvoir, néanmoins la tâche n’est pas aussi aisée, le clan de la DRS semble avoir ses propres candidats favoris au sein même du FLN en l’occurrence Abdelaziz Belkhadem qui vient récemment d’être écarté par Bouteflika de son poste de conseiller présidentiel et qui risquerait d’être le candidat favori de l’armée lors des prochaines élections présidentielles.

La complexité du régime algérien lui a permit de s’en sortir jusqu’à présent du séisme politique créé par « le printemps arabe », en effet le régime algérien se maintient et tire sa légitimité grâce :

- D’une-part à la menace terroriste interne, la lutte anti-terroriste qui ne semble jamais prendre fin n’est qu’une scène de théâtre qui vise à maintenir la menace terroriste à un niveau acceptable, assez pour faire peur au citoyen algérien et lui faire garder en mémoire la décennie sanguinaire pour lui faire craindre tout vide politique qui pourrait surgir suite à une révolution populaire et pas trop pour que cela ne menace pas les installations pétrolières ni les gazoduc. De plus, le régime via l’instauration d’un code d’investissement très figé vise à faire fuir le plus ambitieux des investisseurs étrangers afin de garder la dominance de l’Etat sur l’économie et donc demeurer le principal employeur afin de mieux contrôler le peuple et son gagne-pain.

- D’autre-part grâce à la menace externe que le régime ne cesse d’amplifier via ses canaux de propagande afin de justifier les dépenses militaires en ce que cela génère de pots de vins pour les généraux, et ce grâce à la commercialisation d’une image du Maroc comme aime dire la presse algérienne « un pays impérialiste et expansionniste » qui ne cesse de rêver d’annexer une partie du territoire algérien, ainsi que la commercialisation du fameux principe de soutien des peuples opprimés notamment pour justifier l’accueil du Polisario aux camps de Tindouf et le soutien de sa cause séparatiste.

Tout observateur régional convaincu de la nécessité de voir naître l’espérée « union-maghrébine » souhaitait que les vents du printemps arabe seront assez forts pour enlever le régime algérien sans quoi les peuples de la région devront attendre encore longtemps pour s’unir.

mardi 11 septembre 2012

Tariq Ibn Ziyad revient à la vie ?


Tariq Ibn Zyad le légendaire "Fatih" (envahisseur) musulman d'origine berbère, est connu pour avoir conduit les troupes berbères depuis les rives du nord du Maroc pour envahir la presque île Ibérique. Sa victoire est restée gravée dans les mémoires à nos jours à travers le nom du rocher de "Gibraltar" qui est une déformation du nom arabe "Jebel tariq" (montagne de Tariq).

Tarik Ibn zyad marqua alors le début d'une période de gloire pour la nation marocaine qui s'est imposée depuis comme principal gendarme du détroit, grâce principalement à la puissante flotte navale que caractérisait le Maroc, ce dernier était réputé aussi bien pour ses bons marins que pour ses valeureux cavaliers. 

SM Le roi Mohamed VI semble vouloir redonner la vie ou du moins rendre hommage à cette personnalité historique et ce à travers l'octroi du nom "Tariq Ibn Zyad" à la 1ére de trois Frégates de classe SIGMA commandées à la Hollande. la frégate de type SIGMA est le premier navire de guerre lourdement armé dont dispose le Maroc, le bâtiment compte pour sa couverture sur le radar de recherche/Acquisition Smart-S mk2, dispose de 12 lanceurs du missile antiaérien MICA-VL capable d'engager les cibles à 15km de distance et équipé également du missile antinavire français MM40BLOC3 EXOCET capable de faire couler un navire hostile à 180km de distance, la frégate bénéficie également d'une protection anti-soumarine de pointe grâce d’une-part à un sonar de coque Kingklip et d’autre-part sa capacité de larguer des torpilles de type MU90. Les frégates de classe SIGMA disposent de capacités offensives réelles et très avancées par rapport aux deux frégates de classe Floréal de la marine royale, destinées à remplir un rôle policier non de combat. La frégate "Tariq Ibn Zyad" est la seule parmi ses 2 autres sœurs jumelles à avoir bénéficiée d'une cérémonie de réception avec la présence du roi en personne ; ce qui ajoute plus de sens à la symbolique du nom et passe un message clair à qui de droit. En effet le nom "Tariq Ibn Zyad" n'est pas fortuit mais révèle une volonté royale à récupérer le rôle de leadership dans les eaux du détroit, but qui ne peut se réaliser qu'à travers le renforcement des positions marocaines au nord et la récupération de nos présides et enclaves occupées par l'Espagne.

 La stratégie royale prône d'abord « la guerre économique » par l'asphyxie économique des présides Sebta et Melilia, cela à travers un développement global et intégré de la région du nord, d'abord par la construction du port « Tanger-Med», véritable levier économique qui permettra le décollage économique de la région et la création d'emplois stables ce qui mettra fin à la contrebande qui ne profite qu'aux colons Espagnoles des présides. En choisissant d'abord la guerre économique, le Maroc vise à rendre les présides un fardeau économique pour l'Espagne en faisant saigner le budget de Madrid pour la pousser à faire des concessions sur la table des négociations. Après la guerre économique vient le militaire, les réalisations du Maroc au nord se doivent d'être protégées et renforcées par une présence militaire adéquate en mesure de protéger l'édifice pharaonique de Tanger-Med et les infrastructures couteuses investies au nord. Ceci a conduit à l’idée de construction de la base navale de Ksar Sghir, destinée à être la base d'attache des 3 nouvelles frégates de classe SIGMA et la frégate de classe Fremm commandée à la France.

La présence d'une telle flotte navale dans les rives du nord du Maroc, contraindra certains décideurs "conquistador" Espagnoles comme l'ex premier ministre José María Aznar à mieux réfléchir avant de provoquer le Maroc, de plus la présence au nord de 4 frégates  redoutables permettra d'affirmer la souveraineté nationale sur nos cieux et nos eaux et constituer un barrage solide devant les flottilles des barons de la drogue.

La décolonisation en méditerranée ne peut intervenir que de façon tripartite entre le Maroc, l'Espagne et l'Angleterre. En effet, les Espagnoles ne pourront jamais espérer récupérer leur souveraineté sur le rocher de Gibraltar tout en continuant d’exercer du colonialisme au sud de la méditerranée par l'occupation injuste de Sebta,Melilia et îles Jaafarines, la présence de la Grande-Bretagne comme 3eme acteur ne peut qu'être bénéfique pour le Maroc qui doit capitaliser sur cet intérêt commun pour renforcer ses relations bilatérales économiques et militaires avec la Grande-Bretagne afin de faire contrepoids face à l'Espagne et améliorer ses conditions de négociations diplomatiques

mercredi 5 septembre 2012

Le bras de fer maroco-iranien: le dessous des cartes


Le Maroc jouit depuis l'époque de Youcef ben Tachfine roi de la dynastie Almoravides d'une autonomie religieuse et spirituelle de Bagdad l'ex capitale du Khalife grâce à l'octroi au sultan marocain du titre de Émir ou de commandeur ce qui lui conférait une indépendance politique et religieuse du Khalife du Machrek (Orient), ce titre a été hérité depuis par les Sultans des différentes dynasties qui se sont succédées au Maroc. 

Depuis lors les marocains suivent le rite Malékite que Yahya Ibn Ibrahim Almoravide répanda parmi les tribus berbères suite à son pèlerinage à la Mecque, ceci unit les marocains sous l'autorité d'un seul Imam et d'un seul et unique Madheb ce qui a permit de rendre le Maroc un Havre de paix à l'abri des guerres fratricides et luttes inter-communautaires de l'orient opposant les Sunnites aux Chiites. 


La spécificité marocaine suscite depuis les années 80 les envies des perses qui ont toujours cherché et ce depuis la révolution théocratique d'El Khomeini d'infiltrer les rangs des marocains et répandre le culte chiite-Safavides. 

Le bras de fer maroco-iranien remonte à 1979 avec la chute du régime du Shah Ex-ami de feu Hassan II et allié du Maroc, il s'en est suivi naturellement une rupture et hostilité partagée, d'abord le Maroc offrit généreusement en bon ami le refuge politique au Shah d'Iran après qu'il a été gentimment éloigné par le président Égyptien Sadat à cause des problèmes que cela lui avait créé. 

Les représailles persiques n'ont pas tardés et sans aller par mille chemin les iraniens se sont rapproché de la junte militaire algérienne et ont soutenu le Polisario de façon officieuse sans jamais oser l'avouer en public cela est dû à la question du peuple Kurde dont les terres sont partagées entre l'Iran,la Turquie et l'Irak. 

La stratégie régionale des iraniens vise à renforcer et consolider la présence chiite dans les pays arabes et s'allier aux mouvements d'opposition dans ces pays en-vue de déstabiliser les régimes en place et créer des cartes pour le chantage politique. l'Iran et ce depuis la révolution du Khomeini a pu étendre son influence régionale et implanter ses pions dans plusieurs pays de la région et a su dans les dernières années encercler l'Arabie Saoudite berceau de l'Islam et défenseur de l'Islam-Sunnite, ceci en mettant la main sur les deux issues maritimes principales de l'Arabie, la première est le détroit de Hurmus que l'Iran est en mesure de fermer actuellement par la forces des armes, la 2 ème issue est le corne africain, le Pasdaran Iranien a su instrumentaliser ses amitiés avec l'Erythrée pour infiltrer la zone afin de répandre le chaos; l'Iran est en effet soupçonné d'avoir entraîné et équipé les néopirates somaliens qui sèment la terreur dans les eaux du golfe d'Aden, menaçant les exportations pétrolières de l'Arabie Saoudite et l'approvisionnement en pétrole de l'occident. 

La présence Iranienne a commencé par le golfe persique,le 2ème pas était la méditerannée avec la sainte-Alliance avec le régime Alaouite d'Al Assad et la création du Hezbollah au Liban, la 3ème étape était la réussite de l'Iran à déstabiliser les eaux de la mer d'Arabie ce qui a nécessité l'implication d'une grande flotte occidentale avec tout ce que cela nécessite de coûts financiers qui font saigner l'occident en ces temps de crise. La 4 ème étape ultime de l'Iran est de mettre pieds sur l'Atlantique, cela en constituant une communauté Chiite puissante sur les rives de l'Atlantique. pour ce faire le meilleure moyen est de prêcher le chiisme parmi les rangs des jeunes marocains,pour y parvenir l'Iran investit énormément sur la communication et ne cesse de lancer des slogans anti-israéliens afin de voler la vedette et se présenter comme le défenseur des causes justes des musulmans face à une lourdeur et presque passivité de la ligue Arabe dont l'initiative de paix est finie dans les tiroirs sans jamais constituer une base pour la solution des deux Etats en proche-orient. 

Contre-carrer la marrée de Chiisme qu'est entrain d'envahir le Maroc n'est pas chose aisée et ne doit surtout pas être imprégnée par l'approche sécuritaire superficielle, c'est en luttant contre une idéologie aussi forte que le Chiisme-Safavides qu'on la rend plus forte. Le Maroc est appellé en effet à remettre en cause sa politique religieuse en global, repenser ses canaux de communication et surtout faire un recentrage idéologique. Depuis la nomination de Ahmed Taoufiq à la tête du ministère du Habous, le Maroc a tenté de redynamiser la pratique Soufi et aspirait en faire un remplaçant du Malékisme jugé un peu stricte pour un pays touristique comme le Maroc. Les différentes Zaouïas et confréries soufi jouissaient d'une grande influence dans l'histoire du Maroc, ceci était principalement dû à la dichotomie entre le Maghreb et le Machrek, actuellement dans l'ère de l'information libre, les marocains peuvent accéder directement à l'islam depuis sa source grâce à la parabole et l'internet,ce qui a largement développé et vulgarisé la connaissance religieuse jadis monopolisée par les Faqih, par conséquent les marocains ne sont plus en mesure de tolérer certaines dérives et pratiques des Zaouïas notamment la prière en présence de tombeaux etc. 

Le retour à un malekisme-modéré est le seul capable de préserver le Maroc de l'influence de l'Est et permettre à l'institution de Émir al Mouminin d'excercer son plein pouvoir et combattre tout ce qui est étranger au rite malékite que même les plus extrémistes des salafi marocains respectent et acceptent. 

De surcroît, l'action marocaine ne doit pas se limiter à l'interne, l'Iran tente depuis plusieurs années de séduire le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et de renforcer sa présence au sénégal auquel l'iran a fait un don de 1000 tracteurs et où l'Iran cherche à investir et étendre son influence. 

Les pays de la rive atlantique constituent la profondeur stratégique historique du Maroc, la puissance du Maroc demeurre dans son rapprochement de ce milieu naturel et sa faiblesse ne peut que venir de son isolement de cet espace vital.

samedi 1 septembre 2012

Technologie AESA l’évolution ou la révolution



Depuis leur apparition durant la seconde guerre mondiale, les radars constituent les yeux et les oreilles de tout système d'armes, qu'il soit terrestre, maritime ou aérien. L’efficacité des radars se mesure par la capacité de fournir au système d'armes des informations de manière "précise" et "instantanée" sur la Cible, (altitude, Azimut, vitesse) de telle sorte à faire une corrélation des actes passés de la cible et prédire sa trajectoire en-vue du Calcul d'un "point d'interception" où le missile tiré se dirigera pour neutraliser la cible.

La limite majeure des radars à balayage mécanique découlait de leur nature, l'antenne doit être tout le temps orientée vers l'emplacement présumé de la cible de façon à la maintenir dans l'axe de pointage de l'antenne, cela empêche le suivi d'une multitude de menaces manœuvrant à grande vitesse et se trouvant dans divers emplacements et azimuts. De plus le caractère mécanique du balayage engendre des "outputs" souvent erronées cela est dû aux vibrations causées par le moteur de l'antenne, en plus du temps de réaction élevé et des pannes mécaniques. Avec l’évolution des champs de batailles et avec la complexité des menaces en terme de vitesse et d’effectif, ces systèmes se trouvaient dépassés et pour résoudre ce problème et surpasser les limites posées par les radars à balayage mécanique, on a augmenté le nombre des opérateurs humains qui jouaient un rôle d’interface ou d’intermédiaire entre le radar de recherche/acquisition et le système d’armes lui-même !




on s’est rendu compte que dans des conditions d’entraînement et de repos optimales, un humain ne peut faire le suivi que de 6 cibles par secondes et cela dans un temps court, vue l’effet de fatigue; et avec le développement des microprocesseurs, les opérateurs se trouvaient inondés et dépassés par le nombre de « inputs » qu’il étaient contraints de traités.

Grâce au développement de la technologie numérique, on a pu connecter les radars directement aux systèmes d’armes et sont devenu capables, de fournir une information en binaire capable d’être lue par le système de conduite de tir, réduisant ainsi l’intervention humaine qui se limite désormais au choix du système d’arme pour engager la cible et la décision d’engager. cependant la capacité multicible restait limité jusqu’à l’apparition des « track while scan » radar (TWS), qui est un concept très récent et qui consiste à poursuivre le balayage pendant qu’un ordinateur de bord s’occupe du « track » ou du suivi des cibles et de calculer leurs paramètres et prédire leurs comportements.

Lorsqu’une cible est détectée, une « acquisition gate » lui est assignée, contenant toutes les paramètres de la cible, l’ordinateur de bord calcule et prédit le prochain emplacement de la cible, lors du balayage suivant si le scan coïncide avec les données extrapolée une « tracking gate » plus restreinte est désignée à la cible pour continuer de calculer et suivre son comportement jusqu’à ce qu’elle soit à la portée des missiles du système d’arme et qu’un point d’interception soit calculé; lors de chaque « observation » ou balayage les données prédites sont comparées avec celle observée, si elles coïncident le « track » continue sinon le processus recommence à zéro, et pour éviter que deux cibles soient confondues on affecte un fichier spécial à chaque cible « track file » contenant tout l’historique des observations corrélées ainsi que d’autres informations sur la classification et l’identité de la cible. Les informations cumulées peuvent servir pour la réalisation d’un modèle du comportement de la cible en question, qui servira dans le futur.


Les radars à balayage électronique présentent une grande flexibilité et ont la possibilité d’orienter et gérer plusieurs dizaines d'ondes, qui peuvent être dédiées soit au suivi, à l’acquisition ou à la poursuite de cibles à azimuts et altitudes variées, les rendant parfaits pour les conflits à haute intensité ou simplement pour réduire la taille de la flotte pour des soucis d’économies. De plus un radar AESA permet au pilote d’engager simultanément des cibles aériennes et terrestres sans avoir à changer de mode radar comme dans les radars à antenne mécanique, ce qui facilite la tâche pour le pilote.La puissance d’émission des radars AESA ainsi que leur capacité à émettre plusieurs ondes permet également l’usage du radar comme système de guerre électronique en remplacement du JAMMER du chasseur, à travers la concentration de l’émission sur un missile hostile en-vue de griller son électronique ou perturber sa liaison de données avec la plateforme tireuse.


Cependant, la technologie AESA reste dans ses débuts et manque encore de maturité pour remplacer les vénérables radars à antennes mécaniques, l’un des inconvénients majeurs rencontrés avec les radars AESA embarqués est l’étroitesse de l'angle du Scan, rendant par exemple un chasseur équipé d’un radar AESA myope de ses deux flancs droits et gauches, pour remédier à cette limite les ingénieures ont pensé à plusieurs solutions notamment comme le cas du radar RACR de Raytheon conçu pour le retrofit du F16 et qui peut être couplé au casque de visée JHMCS de façon à permettre au pilote d’orienter l’émission radar en pointant simplement la tête à l’emplacement de la cible, ou encore le cas du E-Captor futur radar AESA de l’Eurofighter 2000 (EF2000) qui se base sur une antenne hybride AESA mais pouvant être dirigée mécaniquement à droite et à gauche pour un meilleure scan. De surcroît la puissance d’émission des radars AESA pose un vrai problème de consommation d’énergie ce qui pourra nuire à l’autonomie des chasseurs et nécessite le développement de batteries embarquées d’une meilleure capacité.

Economie mondiale : Vers un retour au keynésianisme ?


La crise financière des « subprimes » qui a touché le secteur financier américain avant de se transformer en  une crise économique mondiale, touche aux fondements structurels de l’économie libérale et dévoile les limites de la théorie néoclassique prônant le laissé-faire et la neutralité Etatique en matière économique. Une fois de plus, l’opportunisme individualiste des différents acteurs économiques et leur esprit spéculateur diverge de l’intérêt général et échoue d’atteindre le fameux « équilibre économique » et entraine l’économie mondiale vers l’inconnue, ne laissant de choix aux autorités économiques que d’intervenir de nouveau pour corriger le tir afin de contrôler les effets pervers de l’initiative privée par une présence plus imposante de l’Etat comme régulateur suprême de l’économie et non seulement un gendarme observateur.

Cependant, dans le cadre d’une économie mondialisée et ouverte caractérisée par le libre échange multilatéral, les outils d’intervention Etatique perdent d’influence vue l’influence croissante du facteur exogène sur les économies nationales. En effet, la régulation d’une économie mondialisée requiert de remettre en cause les institutions de Bretton Woods et l’élargissement de leur pouvoir en-vue de remplir proprement le rôle escompté. Ceci ne peut se réaliser qu’à travers l’adoption d’une politique monétaire mondiale, ce qui implique la création d’une banque centrale mondiale et d’un système de change mondial unifié, ce qui implique d’instaurer une monnaie mondiale unique, à l’instar de l’idée du « Bancor » proposée jadis par John maynard Keynes. Bien que cela sera la solution idéale aux maux que l’économie mondiale est entrain de subir, ce but demeure une utopie difficilement réalisable, compte tenu des rivalités économiques mondiales, si cela résoudra définitivement les dérives du système financier mondial, le système-unifié pourra d’une-part pénaliser et entraver la croissance des pays émergents comme la Chine, l’inde, le Brésil et la Turquie et d’autre-part favorisera d’autres pays importateurs ou en stagnation économique.

Par conséquent et comme issue intermédiaire, les Etats se dirigeront progressivement vers un néoprotectionnisme à travers l’instauration de barrières intelligentes non-tarifaires à l’importation et surtout par l’instauration de groupements régionaux formés de pays à économies complémentaires pour mieux résister aux crises intercontinentales.

Pour le cas du Maroc,  la crise économique actuelle présente plusieurs leçons à retenir pour les décideurs marocains, dans l’impossibilité de voir naître « le grand Maghreb » dans l’immédiat, le Maroc se doit d’agir seul et compter sur ses propres moyens. Baser la croissance de sa « jeune économie » sur un continent de « seniors » en Europe a été une grave erreur,  ceci devra pousser les marocains à revoir la structure de leurs échanges extérieures en se tournant plus sérieusement vers les marchés Africains, Américains et Asiatiques, ce qui implique l’instauration d’une nouvelle stratégie économique favorisant les activités productrices tournées vers l’export comme vivier pour la création d’emploi et sources durables et stables de rentrées en devises.