La course à l’armement entre
l’Algérie et le Maroc ne semble pas s’arrêter, la junte militaire algérienne au
pouvoir vise depuis plusieurs années à bouleverser l’équilibre des forces en
Afrique du Nord en sa faveur, ceci en puisant dans ses grandes ressources
financières générées grâce au pompage et à l’exportation des hydrocarbures. Les
commandes algériennes successives d’armement ne laissent de choix au Maroc que de suivre la tendance afin
de préserver l’équilibre des forces et de garder une certaine dissuasion
militaire vis-à-vis de son rival algérien. En accentuant l’ampleur et
l’intensité de la course à l’armement, les décideurs algériens visent à faire
saigner économiquement le Maroc, dont les rentrées en devises proviennent non
pas d’un pompage facile de ressources sous-terraines mais plutôt d’une
performance économique qui peine à s’épanouir en ce contexte de crise
économique mondiale.
Le budget militaire des FAR en l’année 2012 avoisine les 5
milliard de dollars et le budget acquisition seul avoisine 1 milliard de dollar,
contre un budget de plus 8 milliard de dollars pour l’Algérie. Bien que le
budget des FAR soit relativement modeste, néanmoins il est à la hauteur des
ambitions du Maroc, cependant le budget des FAR provient en monnaie nationale
du budget Etatique or qu’en l’absence d’une industrie militaire nationale
auto-suffisante les FAR sont contraints d’importer tous leurs besoins en terme
d’armement, de munitions et de pièces de rechange, ce qui pose à chaque fois un
véritable problème de devises, vu la limitation des réserves nationales en
devises qui sont destinées dans leur majorité à des besoins plus vitaux comme
le payement de la facture énergétique et l’importation de céréales.
Une 2ème vague
d’acquisitions algériennes semble se montrer à l’horizon, en effet le journal
Algérien El-Khabar rapporte que l’AAF (Algerian Air Force) algérienne semble
s’intéresser à l’introduction et ce pour la 1ère fois de son
histoire d’un avion de chasse occidental, qui selon les rumeurs de la presse
peut être le Gripen du constructeur suédois SAAB ou le Rafale du français
Dassault.
Le timing et les raisons derrière
une telle décision stratégique sont multiples. L’acquisition d’armement est une
question d’abord politique dans la mesure où un fournisseur d’arme, s’engage à
travers l’acte de vente de conférer un soutien politique et diplomatique au
pays client, de plus c’est un gage implicite de fournir les munitions et pièces
de rechanges en toute circonstance. Pour un pays qui a déjà souffert d’un
embargo militaire sévère, un pays dont les gradés sont tous formés dans les
académies militaires russes et qui sont imprégnés par les idéaux socialistes et
marxistes, L’Algérie a toujours eu un penchant naturel vers l’armement russe,
vu les liens historiques solides qui lient les deux pays. Or, depuis la chute
de l’URSS, les efforts russes en matière de recherche et développement ne sont
plus ce qu’ils étaient aux temps de la guerre froide. En effet, le budget
militaire de la fédération Russe est d’environs 64milliards de dollars contre
plus de 689 milliards de dollars comme budget annuel du Pentagone américain
soit seulement 9.28%, ceci révèle entre-autres l’incapacité russe de tenir tête
encore aux Etats-Unis et donc de fournir des systèmes d’armes qui peuvent se
mesurer à la technologie occidentale en général et à l’américaine en
particulier. Par conséquent, l’avancée technologique des chasseurs occidentaux
offrent une suprématie claire vis-à-vis de leurs homologues d’origine russe.
La
mise en service par le Maroc du chasseur-bombardier F16bloc52+ offre une
suprématie technologique indiscutable aux Forces Royales Air (FRA) par rapport
à l’AAF, l’avion de chasse le plus récent dans l’inventaire de cette dernière
est le SU30MK, doté d’une surface allaire gigantesque qui aggrave sa signature
radar (Radar Cross Section RCS) qui selon des sources concordantes dépasse 20m²
contre une discrétion remarquable du F16 marocain dont la RCS ne frôle pas 1m²
le rendant difficilement détectable de loin ce qui lui offre l’avantage de
« first-look » (voir en premier), « first-shoot » (frapper
en premier) et « first-kill » (Tuer en premier) et ce grâce au
missile air-air moyenne portée AIM120C7 dont la portée (portée : ~90km) et
la technologie dépassent de loin la contre partie russe en dotation chez l’AAF
à savoir le R77E (portée : ~50km). De plus les capacités de guerre
électronique du F16 grâce à sa suite électronique ACES de Raytheon en plus de
ses capacités air-sol redoutables grâce principalement à la nacelle de
désignation laser Sniper XR, n’ont de contrepartie dans l’industrie militaire
russe.
De ce fait pour espérer se
mesurer aux capacités offensives pointues du F16bloc52+ marocain, les algériens
n’auront de choix que de se tourner vers l’occident soit miser sur le rafale
français, soit opter pour le rapprochement algero-allemand en vue la commande
du EF2000 typhoon ou bien faire appel aux Suédois pour l’acquisition du Gripen.
D’autres raisons peuvent motiver
une telle décision d’achat, en l’occurrence le retirement du service des MIG25
Foxbat et MIG29S Fulcrum qui arrivent à leur fin de vie, d’où la nécessité d’un
nouvel intercepteur pour défendre la bande côtière algérienne et assister les
batteries S300PMU2 dans la protection des sites névralgiques algériens.
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Le cas du Rafale
français : le régime algérien tente depuis l’accès au pouvoir de
Bouteflika, de limiter l’influence française dans le pays. l’Algérie accuse la
France de favoriser le Maroc et de partialité en ce qui concerne la question du
Sahara. Opter donc pour le rafale du pays de l’ex-colonisateur n’est pas très
envisageable, vu les tensions qui règnent depuis presque une décennie entre les
deux pays. De plus si même les français donnent des gages et acceptent de
vendre le rafale aux algériens, le chasseur sera beaucoup limité si on le prive
de la Liaison 16 (L16), système Otanien d’échanges de données tactique qui sert
de multiplicateur forces et offre une protection 360° au chasseur et qui ne
peut être transféré aux Algériens que suite à un accord de la part des
Etats-Unis qui ne manqueront pas de s’y opposer vu que cela menacera un de leurs
alliés majeurs à savoir le Maroc. En mettant à l’écart les entraves politiques
qui risquent d’empêcher un tel contrat, le rafale comme avion de chasse est un biréacteur
doté d’une grande autonomie le rendant parfaitement adapté à l’Algérie, de plus
c’est un chasseur Omnirôle destiné grâce à ses équipements à remplir plusieurs
missions Air-Air, Air-Sol, Air-Mer.
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Le cas du Gripen Suédois :
les Suédois sont connus d’être hostiles à la marocanité du Sahara vu la
sensibilité de leur opinion publique à toute question relative aux droits de
l’homme ce qui a permis au Polisario de commercialiser dans les sociétés
scandinaves une image très négative du Maroc et qui a beaucoup nuit aux
intérêts nationaux. Les algériens ont commencé à s’ouvrir à l’industrie
militaire Suédoise notamment par la commande récemment d’un réducteur de
signature infrarouge « Baracuda » pour équiper le char de combat algérien
T90S visant à le rendre plus discret et moins exposé aux senseurs électro-optiques
des FAR notamment le futur FLIR (forward looking infrared) TIS Gen II du futur
Abrams M1A1SA marocain. Le JAS-39 Gripen est un monoréacteur dont le rayon d’action
modeste ne peut suffire pour un territoire aussi vaste que celui de l’Algérie,
l’AAF a pour tradition d’opter pour des Biréacteurs pour la défense de son
ciel, de plus le Gripen comporte une panoplie de composantes américaines voire
israéliennes nécessitant leur accord préalable
pour un transfert à l’Algérie. Chose difficilement réalisable vu
l’entêtement de l’Algérie, sa méfiance et son refus des clauses de « end
user » (consommateur final) et d’inspection qu’imposent les américains
pour la protection de leur technologie et pour empêcher que cela soit transferé
par le pays client aux rivaux des Etats-Unis notamment la Chine et la Russie.
En cas de réalisation du contrat
du Gripen ou rafale Algérien, le Maghreb verra l’introduction du premier avion
de chasse équipé d’un radar à antenne active AESA, en plus de l’introduction du
premier missile Air-Air avec un stratoréacteur (ramjet) en le missile METEOR de
MBDA qui équipe aussi bien le rafale, le Gripen et le EF2000. La réaction
présumé du Maroc sera sans doute de passer à la technologie AESA avec
l’équipement de la flotte F16 marocaine soit du radar SABR de Northrop-Grumman ou RACR de Raytheon qui tous
deux sont des radars AESA offert pour la modernisation des F16, à cela il faut
ajouter le AIM120D la dernière version du AMRAAM américain qui est doté
également d’un stratoréacteur, ce qui augmentera largement les capacités de
combat BVR (beyond visual range) du F16 et le rendra un rival digne que cela
soit du rafale, du Gripen NG voire de l’EF2000.
Plusieurs autres contrats
algériens sont en cours de lancement et de réalisation, en l’occurrence :
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la presse internationale
spécialisée a annoncé la volonté récente de l’Algérie de commander 2
sous-marins de classe 636 KILO, ce qui fera élevé le nombre total de sous-marins
algériens au nombre de 6
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commande de 2 frégates
allemandes de classe MEKO2000
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commande de 2 corvettes
russes de classe TIGRE
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commande d’un LPD, navire
amphibie de projection de forces Italien
En réponse aux acquisitions
algériennes, les FAR tous corps confondus ne cessent de suivre la tendance afin
de moderniser leur arsenal et maintenir la balance des forces équilibrée face à
l’Algérie, à travers un certain nombre de contrats passés et en cours :
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commande de 200 chars
Abrams M1A1SA américains, le char est doté d’un blindage composite très avancé
qui jusqu’à nos jours n’a jamais pu être percé par un obus ennemi, en plus de
sa grande capacité de survie le char est doté de capacités offensives
redoutables grâce d’une part à une électro-optique de pointe et au TIS FLIR GEN
II capable de voir des cibles jusqu’à 8km et d’autre-part grâce au transfert au
Maroc des obus-flèches M833 à l’uranium appauvri, capables de transpercer tout
blindage ennemi notamment les briques réactives KONTAKT-5 protégeant la tourelle
du T90S algérien
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commande de 3 Frégates de
classe SIGMA et 1 frégate lourde de classe FREMM avec des capacités
anti-soumarines, antinavires et anti-aériennes redoutables
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commande 4 C27J Spartan,
qui s’apparente à un avion cargo mais vu sa protection IR/ECM (Infrarouge/
electronic counter measures) avancé semble être destiné pour les troupes
aéroportées notamment la 1ère BIP de Salé et la 2ème BIP
de Benguerrir, qui constituent l’élite de l’armée de terre marocaine et qui
seront invitées à être projetées plus facilement et en sureté que cela soit au
front Est au Sahara voire hors territoire national en renfort à nos alliés du
Golfe ou dans le cadre d’une mission de l’ONU.
Mis à part les contrats concrets
déjà annoncés par les constructeurs, beaucoup de rumeurs circulent à propos
d’éventuels futurs contrats des FAR notamment :
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la commande d’avions de
patrouille maritime, le SC-130J Sea Hercules, qui est une version du C130
Hercules destiné à la patrouille maritime et à la lutte anti-soumarine, grâce à
son équipement d’un détecteur d’anomalies magnétique et sa capacité de larguer
des torpilles pour neutraliser les submersibles ennemis. Une telle solution
sera parfaite compte tenu de l’étendue de nos eaux territoriales et compte tenu
de la profondeur relativement limitée des eaux de la méditerranée et du détroit
de Gibraltar facilitant le suivi des échos des SM, leur suivi et
neutralisation.
- - Modernisation des AMX10RC
de l’armée de terre en les dotant d’une nouvelle électro-optique et système de
conduite de tir