La crise financière des
« subprimes » qui a touché le secteur financier américain avant de se
transformer en une crise économique
mondiale, touche aux fondements structurels de l’économie libérale et dévoile
les limites de la théorie néoclassique prônant le laissé-faire et la neutralité
Etatique en matière économique. Une fois de plus, l’opportunisme individualiste
des différents acteurs économiques et leur esprit spéculateur diverge de
l’intérêt général et échoue d’atteindre le fameux « équilibre
économique » et entraine l’économie mondiale vers l’inconnue, ne laissant
de choix aux autorités économiques que d’intervenir de nouveau pour corriger le
tir afin de contrôler les effets pervers de l’initiative privée par une
présence plus imposante de l’Etat comme régulateur suprême de l’économie et non
seulement un gendarme observateur.
Cependant, dans le cadre d’une
économie mondialisée et ouverte caractérisée par le libre échange multilatéral,
les outils d’intervention Etatique perdent d’influence vue l’influence
croissante du facteur exogène sur les économies nationales. En effet, la
régulation d’une économie mondialisée requiert de remettre en cause les
institutions de Bretton Woods et l’élargissement de leur pouvoir en-vue de
remplir proprement le rôle escompté. Ceci ne peut se réaliser qu’à travers
l’adoption d’une politique monétaire mondiale, ce qui implique la création
d’une banque centrale mondiale et d’un système de change mondial unifié, ce qui
implique d’instaurer une monnaie mondiale unique, à l’instar de l’idée du
« Bancor » proposée jadis par John maynard Keynes. Bien que cela sera
la solution idéale aux maux que l’économie mondiale est entrain de subir, ce
but demeure une utopie difficilement réalisable, compte tenu des rivalités
économiques mondiales, si cela résoudra définitivement les dérives du système
financier mondial, le système-unifié pourra d’une-part pénaliser et entraver la
croissance des pays émergents comme la Chine, l’inde, le Brésil et la Turquie
et d’autre-part favorisera d’autres pays importateurs ou en stagnation
économique.
Par conséquent et comme issue
intermédiaire, les Etats se dirigeront progressivement vers un
néoprotectionnisme à travers l’instauration de barrières intelligentes
non-tarifaires à l’importation et surtout par l’instauration de groupements
régionaux formés de pays à économies complémentaires pour mieux résister aux
crises intercontinentales.
Pour le cas du Maroc, la crise économique actuelle présente plusieurs
leçons à retenir pour les décideurs marocains, dans l’impossibilité de voir naître
« le grand Maghreb » dans l’immédiat, le Maroc se doit d’agir seul et
compter sur ses propres moyens. Baser la croissance de sa « jeune économie »
sur un continent de « seniors » en Europe a été une grave erreur, ceci devra pousser les marocains à revoir la
structure de leurs échanges extérieures en se tournant plus sérieusement vers
les marchés Africains, Américains et Asiatiques, ce qui implique l’instauration
d’une nouvelle stratégie économique favorisant les activités productrices
tournées vers l’export comme vivier pour la création d’emploi et sources
durables et stables de rentrées en devises.
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