jeudi 19 novembre 2015

Contrecarrer les loups solitaires ou la guerre contre l’ombre

Tel un virus, les groupes terroristes ont su au fil du temps de s’adapter et survivre aux filets que dressent les différents services de renseignement et de lutte anti-terroriste de par le monde.

Les services de sécurité ont toujours eu tendance de viser les leaders des groupes terroristes en-vue de casser la morale des filleules et démontrer indirectement aux fanatiques que leurs causes sont loin d’avoir un quelconque « soutien divin » car en réalité elles causent plus de tort que de raison.

Afin de survivre aux stratégies standardisées de lutte anti-terroriste, les fanatiques ont empruntés à la biologie le concept de cellule individualiste et auto-suffisante, communément appelé « loup solitaire » et qui consiste en une personne isolée endoctrinée et convaincue du fait terroriste, qui choisi ses propres cibles, prépare et mène ses propres opérations sans avoir à suivre une ligne hiérarchique qui peut souvent être infiltrée par les éléments de la lutte antiterroriste. En effet, la bibliographie idéologique ainsi que les formules de préparation des explosifs artisanales circulent librement sur le web et peuvent être utilisées par toute victime d’un lavage de cerveau.

Un Loup solitaire peut passer de la passivité à l’état offensif à tout moment et est difficile à détecter avant qu’il ne songe de passer à l’acte, c’est ce qui limite les chances de l’intercepter avant que le sang des innocents ne soit versé.

Les derniers attentats simultanées qui ont eu pour scène Paris et qui ont chassés l’âme de plus de 120 innocents en sont la dernière constatation. En effet, le système d’acquisition de l’information et la réactivité des services français n’ont pas été au rendez-vous pour prévenir une opération d’une telle envergure, il ne s’agit-il pas là d’un manquement mais plus tôt d’une évolution et métamorphose continue de la menace, qui ne cesse d’évoluer d’accumuler de l’expérience et d’apprendre de ses erreurs. Daech, le fils ingrat d’Al Caida a fait preuve d’une meilleure organisation et efficacité que son ascendant, que cela soit sur le plan de la force idéologique par l’autoproclamation d’un Calife mais aussi par le professionnalisme dont ses troupes ont fait preuve face à la jeune et inexpérimenté armée irakienne, nous sommes entrain de faire face à une néo-guérilla étrangement inspirée de la doctrine de la guerre sans limite dont les théoriciens sont deux colonels chinois contemporains (Unrestricted warfare : http://www.dtic.mil/dtic/tr/fulltext/u2/a509132.pdf)

En plein milieu d’une zone turbulente secouée par le printemps arabe et où le terrorisme fleurit, le Maroc se dresse tel qu’un arganier millénaire dont les racines tiennent solidement au sol et confèrent une stabilité inébranlable et enviée ! Ceci est dû avant toute chose à la nature modérée et accueillante de la population marocaine, mais aussi à la qualité des hommes qui veillent sur la sécurité du pays et dont les exploits et réalisations ne sont plus à démontrer. Néanmoins la menace reste présente et peut surgir à tout moment. A cet effet, la lutte anti-terroriste au Maroc doit s’inscrire dans une démarche Kaizen d’amélioration continue afin de suivre la métamorphose du virus terroriste et maintenir le corps marocain immunisé contre son venin.

A ce titre, il est capital de suivre constamment les bonnes pratiques internationales en la matière et en faire le benchmark, plusieurs pistes d’amélioration et de renforcement du dispositif de prévention antiterroriste peuvent être effectives notamment :

- la création d'un centre d'écoute à l'instar du british GCHQ, véritable petite NSA à l’américaine, ce centre d’écoute ultra-perfectionné a permis aux British de mettre l’oreille sur toute communication téléphonique ou échange email douteux qui peut circuler.

- renforcement de la procédure de transferts de fonds de l'étranger aux particuliers marocains:(virement bancaire,western union...) , tout transfert doit venir d'un proche familial ou avoir un justificatif clair, il ne faut laisser la procédure souple que pour les entreprises qui importent et exportent des produits et services
- les colis envoyés/reçus par les particuliers via poste et autres messageries légales et informelles tels que les Autocars de voyageurs qui ont la fâcheuse tendance de prendre des colis non vérifiées par les services de douane.
- renforcement du contrôle sur les points d'accès maritimes, surtout les petites villes côtières où les bateaux de plaisance et voiliers ne subissent pas un contrôle rigoureux

- recadrement idéologique des jeunes : expliquer les conditions du jihad dans la charia notamment l’appel du amir al mouminin....  ainsi qu’au devoir d’obéissance au Amir Al Mouminin sur lequel les Imams salafis les plus célèbres mettent le point notamment Ibn Taymia et Al  Albani.

- identification de toutes les puces GSM qui circulent au Maroc et destruction de celle anonyme car elles servent pour la détonation des matières explosives

- finalement militariser la police,  car les GIGR (groupements d’interventions) de la Gendarmerie n'ont pas assez d'effectif pour intervenir là où il le faut quand il le faut. Il faut donc songer à la création des Swats (Special Weapons Attack Team) de la police dans chaque ville et région.


Le financement du renforcement du dispositif de prévention terroriste du Maroc est aussi du ressort de nos voisins du Nord, car la maitrise de la menace terroriste interne au Maroc revient en bénéfice à toute l’Europe ainsi qu’à nos alliés du Golfe

samedi 14 février 2015

Pourquoi la force militaire échoue ?

La supériorité numérique, technologique et la puissance de feu des armées modernes ne mènent forcément pas toujours à éradiquer une guérilla ou milice populaire bien inférieure sur tous les stades déjà cités .en effet l’échec de l’Otan à éradiquer les Talibans, la défaite Israélienne consécutive face au Hezbollah en 2006 ensuite face au Hamas en 2009 et 2014 sont autant d’exemples qui confirment le constat. Pourquoi les forts leur arrive-il de perdre ? et quelles sont les raisons qui permettent aux faibles de l’emporter des fois sont autant de questions qui intriguent les penseurs militaires occidentaux.  Après avoir analysé plus de 200 conflits asymétriques depuis 1800 dans son ouvrage « How the weak  Win wars » l’auteur américain Ivan Arreguin-Toft a conclu que le fort l’emporte en moyenne dans 71,5% des cas. L’analyse devient plus intéressante si on détail le chiffre et son évolution temporelle depuis 1800 jusqu’à nos jours, en effet de 1800 à 1849 le fort l’emporte à 88,2% des cas ; de 1850 à 1899 à 79,5% ; dans la 1ère partie du 20ème siècle le chiffre recule à 65,1% ensuite à 48,8% dans la période post 1950.

L’auteur tente d’expliquer le phénomène en concluant que l’interaction des stratégies suivis par le fort et le faible et le choix de la stratégie choisi face à son adversaire qui déterminent le sors du conflit, l’auteur identifie deux classes majeures de stratégies . « Stratégie directe » qui vise à détruire les capacités militaires de l’adversaire et « stratégie indirecte » qui vise à anéantir la volonté de combattre de l’ennemi et l’inciter à résigner.

On retiendra à Ivan Arreguin-Toft le mérite de prouver statistiquement le phénomène.la question n’est pas aisée puisque plusieurs facteurs peuvent mener à la victoire des uns ou à la défaite des autres.

Adrew Mack revient quant à lui à l’expérience française en Indochine suivi 20 ans après par celle des Etats-Unis au Vietnam dans « Why big nations lose small wars :the politics of asymmetric conflict ». l’auteur explique que la victoire politique des faibles n’implique pas forcément défaite militaire du fort mais plus tôt incapacité de celui-ci de justifier le coût financier et humain de son implication que cela soit aux yeux de ses troupes pour garder leur moral au haut niveau ou au yeux de son peuple dont le soutien de l’effort de guerre est déterminant. Selon l’auteur le conflit pour le faible est une question de survit alors que le fort peut jeter l’éponge à partir du moment qu’il perçoit que son projet de guerre n’est plus rentable alors pour limiter les dégâts il se retire.

Jeffrey Record s'interroge sur la question en se focalisant beaucoup plus sur la manière des Etats-Unis à penser et mener la guerre, selon lui les décideurs politiques de son pays ne considèrent pas la guerre comme instrument politique mais comme une alternative à celle-ci ,un pas de non retour qui doit forcément conduire à une victoire quelque soit le prix même si l’utilisation de la force punitive devient stérile tout en fermant les yeux sur les issues politiques pour la résolution des conflits. Pour lui la victoire militaire n’est jamais une fin en soi si elle ne conduit pas à atteindre l’objectif politique préalablement établi par le fort à ce titre l’auteur revient sur l’échec politique américain en Iraq.

Sun Tzu l’auteur de l’art de la guerre soulignait que « l’invincibilité se trouve dans la défense, et la possibilité de victoire se trouve dans l’attaque » en effet cette citation cache beaucoup de vérités qui restent réalistes jusqu’à nos jours, une relecture des 13articles de suntzu d’un œil contemporain peuvent donner explication voire prédire le sors de conflits présents et futures.

Selon SunTzu 6 paramètres peuvent mener à la victoire ou causer la défaite :

1 .La volonté de combattre dont l’intensité résulte de la cause qui sera perçue comme légitime ou illégitime que ça soit au yeux des troupes des deux antagonistes ou à l’égard de la population civile qui habite dans le territoire disputé.

Exemples de victoire du fort face au faible :victoire de l’Espagne contre l’organisation terroriste ETA, victoire de l’ANP algérienne face au GIA.
Exemples de perte du fort face au faible : la France en Indochine et en Algérie.

2. La supériorité numérique

3. La discipline qui conditionne la compétence tactique

4. Les armes ou bien la technologie utilisée par les uns et les autres : la portée des armes, mobilité et précision de tire et le rapport coût/efficacité par rapport à l’antagoniste, il ne sert à rien de gaspiller par exemple un missile de l’Iron dome Israélien à 200K USD le missile pour contrer un obus du Hamas de type Grad de 10% le prix

5. La géographie : une guérilla opère plus aisément dans un environnement montagneux (exemple : taliban,hezbollah…), une jungle tropicale(FARC, Viêt-Cong…). Par contre la guérilla est défavorable à découvert en terrain aplati désertique où il n’est pas aisé de surprendre l’ennemi (Sahara marocain cas du Polisario)

6. Le climat : généralement un territoire où il fait difficile d'opérer en hiver est toujours favorable à la guerre asymétrique (exemple : échec de Napoléon et des Nazis à envahir la Russie, le cas des Talibans en Afghanistan, le cas des Tchétchènes…)

Analyse de quelques conflits en se basant sur les 6 paramètres cités ci-dessus :

PARAMETRES

Antagonistes
La Cause
Sup.numérique
discipline
armes
géographie
climat
total
VS
Israel
0
1
1
1
0
0
3
Hezbollah
1
0
1
0
1
1
4









VS
Maroc
1
1
1
1
1
1
6
Polisario
1
0
1
0
0
0
2









VS
USA
0
1
1
1
0
0
3
Viêt-Cong
1
0
1
0
1
1
4

L’échec cuisant de l’Otan en Afghanistan qui rappel  la mésaventure de l’URSS dans le même pays 11 ans au paravent, laisse apparaître plus d’une question sur les raisons de l’échec de la force militaire face à un ennemi faible matériellement, une fois de plus la pensée militaire est amené à donner des explications tangibles et élaborer des modèles et théories qui peuvent aider les politiques à décider des guerres futures et les faire sortir de l’indécision pour pacifier les menaces urgentes que représentent certaines organisations asymétriques comme l’Etat Islamique en Iraq, Les Houtis au Yémen et Boko-Haram au Nigéria…

Bibliographie :
How theWeakWinWars, Ivan Arreguin-Toft
http://www.fd.unl.pt/docentes_docs/ma/aens_MA_20004.pdf

Why Big nations lose small wars, Andrew Mack
http://web.stanford.edu/class/polisci211z/2.2/Mack%20WP%201975%20Asymm%20Conf.pdf

Why the strong lose, Jeffrey record
http://strategicstudiesinstitute.army.mil/pubs/parameters/Articles/05winter/record.pdf


samedi 1 décembre 2012

Organisation & Stratégie


Selon les historiens de l’organisation, la forme organisationnelle la plus ancienne remonte à la découverte du feu il y a plus de 400000 ans, en effet ce n’est qu’après la découverte des techniques d’entretien du feu pour les besoins basiques que les humains se sont mis à se constituer sous forme de communautés d’abord pour se protéger du froid et pour éloigner les animaux.

Petit à petit les communautés humaines ont commencé à s’organiser par une répartition de tâches notamment : la collecte  du bois, la chasse, la garde… Naturellement tout un chacun s’est mis à se pencher vers la tâche où il fait preuve relativement mieux de productivité par rapport aux autres.

Le premier défi qui s’imposait à l’Homme-communautaire est l’atteinte de la survie par une pacification de la menace des autres espèces et en général par une domestication de la nature à son service. Ceci s’est réalisé au travers à long processus d’accumulation d’expérience et de savoir-faire qui s’est principalement répercuté sur l’amélioration continue des outils de travail et sur la capacité de collecte et de stockage des aliments.

 Face à une limitation des territoires et des ressources d’une-part et une évolution démographique soutenue de l’humanité d’autre-part la guerre intercommunautaire est devenue une chose inéluctable et donc la façon de la penser s’est imposée comme priorité majeure pour toute communauté, l’humain n’a pas tardé à devenir la pire menace pour ses congénères.

L’organisation est de ce fait d’abord un groupement humain où il y a répartition de tâches fonctionnelles ce qui entraîne forcément la répartition de pouvoirs et l’ hiérarchisation en-vue d’assurer chacune d’elles.

Cependant la raison d’être d’une organisation, sa forme et son ossature ne sont qu’une réponse jugée adéquate à des menaces et contraintes environnementales. Il est pratiquement rare de trouver une organisation existant pour elle-même.

 L’armée, l’une des organisations les plus anciennes qui peut venir à l’esprit, ne tire la légitimité de son existence qu’à la suite à des menaces extracommunautaires et extraterritoriales jugées suffisamment importantes.

Autrement dit, toute forme organisationnelle n’est qu’une réponse stratégique à court-terme pour un ensemble de contraintes et menaces externes. Une réponse qui peut évoluer et changer de forme aussitôt que l’imposeront les contraintes environnementales.

L’interaction entre les contraintes environnementales d’une-part et les formes organisationnelles adéquates d’autre-part, pour y faire face en guise de réponse stratégique, ont depuis toujours occupé l’esprit et inspiré  les stratèges.

 A ce titre Sun Tzu l’auteur des « Treize-articles » disait que « La stratégie est comme l’eau qui fuit les hauteurs et remplit les  creux ». En effet, L’illustration la plus parfaite sur la fluidité organisationnelle et la capacité d’une organisation de s’adapter aux variations environnementales est sans doute celle de l’eau.

 Inodore et sans goût spécifique, l’eau a toujours tendance de prendre la forme du contenant, sous l’effet du froid elle gèle et sous une grande chaleur elle s’évapore...

mardi 27 novembre 2012

Les drones : « La règle, c’est que le Général qui triomphe est celui qui est le mieux informé » (Sun Tzu)


      Prévoir les mouvements de l’ennemi, suivre le déploiement de ses unités et prévenir toute mauvaise surprise ont toujours conditionnés et causés la victoire des uns et la perte des autres. Les moyens et outils de collecte d’informations sur les champs de batailles n’ont cessé d’évoluer et de se perfectionner avec l’avancée de la technologie. Ce rôle primordial jadis remplit par l’élément humain dit « éclaireur » laisse de plus en plus place à des machines dont la mobilité, la discrétion et l’endurance dépassent de loin les capacités physiques de l’Homme. En effet, les armées modernes se basent sur un dispositif de « reconnaissance » très large comprenant plusieurs moyens terrestres, aériens voire spatiaux.

Depuis l’introduction de l’avion dans les champs de batailles depuis la 1ère guerre mondiale, ses fonctions opérationnelles n’ont cessé de s’élargir changeant ainsi le visage de la guerre à tout jamais, de part sa vitesse sa grande autonomie en plus du fait qu’il opère à des altitudes importantes lui conférant un champs de vision énorme, l’avion constitue sans doute l’un des meilleures moyens de reconnaissance sur terrain.

Cependant  s’aventurer derrière les lignes de l'ennemi afin de récolter le maximum d’informations vitales n’est pas escompte de danger surtout dans un monde où la couverture radar et les moyens de défense aérienne sont de plus en plus répandus et perfectionnés, de ce fait pour un double objectif  d’épargner la vie précieuse des pilotes et d’autre-part de discrétion avancée, les drones se sont imposés comme une véritable alternative à l’avion classique autant qu’outil de reconnaissance.

Connus dans le jargon militaire par l’abréviation UAV (unmanned aerial vehicule), les drones sont des avions à voilure fixe ou à rotor, sans pilote télécommandés depuis le sol et dont le principal rôle est la reconnaissance en milieux hostile. Les drones représentent un avantage opérationnel indéniable d’abord grâce à leur discrétion irréprochable, la signature radar (radar cross section) des UAV est tellement minuscule qu’ils sont souvent confondus avec des oiseaux par la plupart des radars terrestres de même que pour leur signature infrarouge grâce à une motorisation très discrète, d’autre-part les drones sont équipés de caméras infrarouges très performantes et de systèmes de liaison de données permettant d’envoyer des vidéos de façon instantanée aux postes de contrôle auxquels ils peuvent être liés par satellite à des milliers de Km de distance.


La famille des drones comporte une large gamme de types différents chacun dédié à des missions pointues, sans être exhaustif on peut en citer les plus connus :

SUAV : pour Small UAV c’est des mini drones, qui peuvent être emportés par un fantassin, ce genre de mini drones servent principalement pour les forces spéciales et leurs sont d’une aide capitale lors d’un raid ou opération d’infiltration en plein territoire ennemi (exemple : RQ-11 Raven)

TUAV  : Tactical UAV c’est les UAV les plus utilisés par les armées de terre, volant à des altitudes moyennes dépassant les 3km et qui peuvent avoir une endurance jusqu’à 48H, ces drones servent principalement de yeux pour l’artillerie, ils transmettent aux régiments d’artillerie les coordonnées de toute concentration ennemi de leur trajectoire et vitesse afin d’orienter leur feu (exemple : Watchkeeper WK450)

UAV MALE : Medium-altitude long endurance unmanned aerial vehicule, sont des drones qui opèrent à des altitudes qui peuvent dépasser 7km et qui ont une grande autonomie de plusieurs centaines de KM, c’est des drones qui peuvent servir pour un large spectre de missions, notamment la surveillance maritime, la surveillance de frontières… (exemple : Anka, Heron)

UCAV : Unmanned Combat air vehicule : c’est généralement des drones MALE armés afin de mener des missions de lutte antiguérilla, lutte anti-trafic de drogues et armes voire mener des assassinats  (exemple : MQ-9 Reaper)

HALE UAV : High Altitude Long endurance mission: il s’agit de drones de reconnaissance-stratégique, c’est de véritables mini-satellites qui opèrent à des altitudes vertigineuses au-delà de 15km d’altitude, avec une autonomie de milliers de km et ont la capacité d’aller espionner tout territoire ennemi, notamment les sites nucléaires ou d’armement non-conventionnel (exemple : RQ-4A Global Hawk)

Le Maroc est actuellement sans doute le pays nord africain dont les moyens de reconnaissance sont les plus avancés d’un point de vue technologique, le F16 marocain est doté de la nacelle de reconnaissance DB110 Goodrich dotée de caméra thermique très performante à haute résolution permettant au F16 de mener des missions de reconnaissance de jour comme de nuit et le partage des informations collectionnées de façon instantanée avec les autres unités ou centre de commandement grâce à la liaison de données, de plus le Maroc dispose d’autres moyens de reconnaissance notamment  la nacelle de désignation ATP XR sniper du F16, la nacelle de désignation Damocles des Mirages F1 modernisés, la nacelle d’analyse de signaux ASTAC, avions RC-130 dédiés à la reconnaissance… en ce qui concerne les Drones le Maroc peut se prétendre bénéficier de l’armée la mieux équipée en la matière en Afrique du nord, le Maroc dispose de plusieurs systèmes de drones notamment le RQ-11 Raven pour l’infanterie, le Skyeye R4E-50 et le Ignat-ER pour l’artillerie et la surveillance des frontières ainsi que d’autres systèmes américains dédiés pour la surveillance maritime, des frontières et de la lutte antitrafics de drogues et antiterrorisme.

En fidèle adepte de la doctrine Soviétique , l’Algérie a longtemps négligée les drones et s’est toujours basée sur les avions classiques pour mener les missions de reconnaissance notamment sur le MIG25 Foxbat, cependant la guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008 a démontrée l’intérêt des drones aux yeux des Russes et des pays comme l’Algérie qui en sont influencés. Suite aux leçons tirées de la Guerre de Géorgie la Russie n’a pas tardé à faire appel aux Israéliens afin de rattraper son retard en la matière et développer ses moyens de reconnaissance opérationnelle. Dans l’absence de drones issues de l’industrie russe capables de rivaliser avec les contreparties occidentales, l’Algérie a fait le choix d’opter en petite quantité pour les drones Sud-africains « Seeker » et « Seeker 2 », drones tactiques de reconnaissance mais qui sont loin de remplir les besoins algériens, vue l’étendue du territoire et les besoins pressants de lutte anti-terrorisme. Face à un embargo non déclaré de la part de l’occident, l’Algérie a tenté de trouver des alternatives, à ce sujet des rumeurs circulent autour de l’acquisition de drones iraniens de type Ababil-5.

L'information tel que cela a été précisé par SunTzu demeure une arme capitale qui ne peut être négligée peu importe la puissance de feu dont on dispose.

vendredi 23 novembre 2012

Leadership & stratégie



Le pouvoir d'influencer les gens, les faire fédérer et défendre une cause donnée nécessite de toucher leurs cœurs et leur faire croire en un gain morale, symbolique et immatériel pour lequel ils vont se dévouer voire se sacrifier. l'intensité du pouvoir de manipuler les gens dépend de la profondeur symbolique et spirituelle de la cause défendue et de la puissance de l'endoctrinement qui en découle, le sommet du leadership est quand la cause est personnifiée et que le leader arrive à résumer "la cause" en sa personne physique, ceci lui confère un pouvoir absolue sur ses suiveurs ,cependant dans ce cas, ce pouvoir ne pourrait être hérité ou institutionnalisé pour garantir la pérennité de l'organisation après la mort du leader fondateur.

Les formes de leadership et ses moyens d'influence diffèrent et dépendent principalement des sources du leadership qui peuvent être religieuses, politiques, financières, scientifiques.... De plus leadership et phénomène de groupe vont toujours de pair, le leader ne voit le jour et ne tire sa légitimité qu'au sein d'un groupe qui n'est qu'un groupement d'humains réunit autour d'un certain nombre de valeurs, principes ou but communs, le leader est souvent reconnu comme une référence en matière de respect des valeurs communes du groupe, reconnaissance souvent tirée suite à l'âge, un palmarès exceptionnel ou sacrifices donnés pour la cause ou valeurs du groupe.

Pour gouverner un groupe et réaliser les buts qu'il s'est tracé, le leader doit faire preuve d'intelligence stratégique, ce qui lui permettra de conserver sa position de chef et en même temps d’augmenter sa crédibilité grâce à des réalisations concrètes. De ce fait et ce depuis l'antiquité les leaders ont toujours cherché à se faire entourer de sages stratèges qu'ils consultent sur chaque pas à mener que cela concerne la gestion des affaires intra-groupales ou des relations avec le monde extérieur. Un stratège est donc une personne qui agit dans l'ombre, dont les réalisations ne sont connus que d'un cercle très fermé autour du chef et que le commun des membres du groupe ne sont pas sensé le connaitre ou l’aimer, c'est souvent une personne peu sociable et détestable, un cerveau rationnel au sang froid et à la langue aiguisée au service du leader et qui a comme rôle d'avertir le leader, de le critiquer et de toujours poser les questions qui fâchent même s’il risque de vexer le leader lui même. Un habile stratège est celui qui arrive à prévoir la crise au milieu la prospérité, qui détecte le danger au milieu de la sérénité et qui a le don d'écouter les subtilités des choses.


Les interactions entre intelligence stratégique et leadership sont multiples et peuvent déboucher sur plusieurs configurations différentes :

- Un stratège doué, mais qui sert un leader borné qui accepte mal la critique, peut se voir réduire en un flatteur qui applaudit chaque décision même catastrophique du leader dans le seul but de se faire remplir les poches et éviter de s'attirer les foudres des factions de l'élite.

- Un stratège super doué, qui peut prévoir chaque pas de son maître  peut finir par perdre la tête à cause de son talent car Il sera perçu tôt ou tard par le leader comme une menace.

- La formation de factions ou sous-groupes au sein même du groupe peut biaiser les conseils d’un stratège dont le but ne sera plus la cause ultime du groupe mais plus tôt l’intérêt étroit de sa propre faction.

- un stratège pourtant bien doué cache ses vrais talents de peur de s’attirer les envies d’autres conseillers plus influents et donc finir par priver le leader de conseils vitaux.

Pour être leader il suffit de faire croire les gens en soi ou en sa cause, savoir parler et toucher les cœurs ont souvent été suffisant de par l’histoire pour lever de grandes armées et mener des conquêtes. La nécessité d’être appuyé par une intelligence stratégique n’est pas souvent une chose urgente pour un leader, l’effectif peut épargner de stratégie, il suffit de bénéficier d’une supériorité numérique écrasante vis-à-vis de l’ennemi lors d’une bataille pour arriver à la victoire même avec le général le plus incompétent au monde. Cependant à force qu’on est relativement faible et que nos moyens et ressources sont limités on fait de plus en plus appel à la stratégie en-vue d’éviter toute erreur qui pourrait être fatale au groupe et sa survie.

Leadership et intelligence stratégique sont rarement réunis en une seule et unique personne, il est rare où l’humanité ait connu des hommes du Calibre de Alexandre le grand, Saladin ou Napoléon Bonaparte… ceux rares connus ont su grâce à leurs dons soumettre le monde !

mardi 9 octobre 2012

La course à l’armement Maroco-algérienne s’intensifie


La course à l’armement entre l’Algérie et le Maroc ne semble pas s’arrêter, la junte militaire algérienne au pouvoir vise depuis plusieurs années à bouleverser l’équilibre des forces en Afrique du Nord en sa faveur, ceci en puisant dans ses grandes ressources financières générées grâce au pompage et à l’exportation des hydrocarbures. Les commandes algériennes successives d’armement ne laissent de  choix au Maroc que de suivre la tendance afin de préserver l’équilibre des forces et de garder une certaine dissuasion militaire vis-à-vis de son rival algérien. En accentuant l’ampleur et l’intensité de la course à l’armement, les décideurs algériens visent à faire saigner économiquement le Maroc, dont les rentrées en devises proviennent non pas d’un pompage facile de ressources sous-terraines mais plutôt d’une performance économique qui peine à s’épanouir en ce contexte de crise économique mondiale. 

Le budget militaire des FAR en l’année 2012 avoisine les 5 milliard de dollars et le budget acquisition seul avoisine 1 milliard de dollar, contre un budget de plus 8 milliard de dollars pour l’Algérie. Bien que le budget des FAR soit relativement modeste, néanmoins il est à la hauteur des ambitions du Maroc, cependant le budget des FAR provient en monnaie nationale du budget Etatique or qu’en l’absence d’une industrie militaire nationale auto-suffisante les FAR sont contraints d’importer tous leurs besoins en terme d’armement, de munitions et de pièces de rechange, ce qui pose à chaque fois un véritable problème de devises, vu la limitation des réserves nationales en devises qui sont destinées dans leur majorité à des besoins plus vitaux comme le payement de la facture énergétique et l’importation de céréales.

Une 2ème vague d’acquisitions algériennes semble se montrer à l’horizon, en effet le journal Algérien El-Khabar rapporte que l’AAF (Algerian Air Force) algérienne semble s’intéresser à l’introduction et ce pour la 1ère fois de son histoire d’un avion de chasse occidental, qui selon les rumeurs de la presse peut être le Gripen du constructeur suédois SAAB ou le Rafale du français Dassault.

Le timing et les raisons derrière une telle décision stratégique sont multiples. L’acquisition d’armement est une question d’abord politique dans la mesure où un fournisseur d’arme, s’engage à travers l’acte de vente de conférer un soutien politique et diplomatique au pays client, de plus c’est un gage implicite de fournir les munitions et pièces de rechanges en toute circonstance. Pour un pays qui a déjà souffert d’un embargo militaire sévère, un pays dont les gradés sont tous formés dans les académies militaires russes et qui sont imprégnés par les idéaux socialistes et marxistes, L’Algérie a toujours eu un penchant naturel vers l’armement russe, vu les liens historiques solides qui lient les deux pays. Or, depuis la chute de l’URSS, les efforts russes en matière de recherche et développement ne sont plus ce qu’ils étaient aux temps de la guerre froide. En effet, le budget militaire de la fédération Russe est d’environs 64milliards de dollars contre plus de 689 milliards de dollars comme budget annuel du Pentagone américain soit seulement 9.28%, ceci révèle entre-autres l’incapacité russe de tenir tête encore aux Etats-Unis et donc de fournir des systèmes d’armes qui peuvent se mesurer à la technologie occidentale en général et à l’américaine en particulier. Par conséquent, l’avancée technologique des chasseurs occidentaux offrent une suprématie claire vis-à-vis de leurs homologues d’origine russe.

 La mise en service par le Maroc du chasseur-bombardier F16bloc52+ offre une suprématie technologique indiscutable aux Forces Royales Air (FRA) par rapport à l’AAF, l’avion de chasse le plus récent dans l’inventaire de cette dernière est le SU30MK, doté d’une surface allaire gigantesque qui aggrave sa signature radar (Radar Cross Section RCS) qui selon des sources concordantes dépasse 20m² contre une discrétion remarquable du F16 marocain dont la RCS ne frôle pas 1m² le rendant difficilement détectable de loin ce qui lui offre l’avantage de « first-look » (voir en premier), « first-shoot » (frapper en premier) et « first-kill » (Tuer en premier) et ce grâce au missile air-air moyenne portée AIM120C7 dont la portée (portée : ~90km) et la technologie dépassent de loin la contre partie russe en dotation chez l’AAF à savoir le R77E (portée : ~50km). De plus les capacités de guerre électronique du F16 grâce à sa suite électronique ACES de Raytheon en plus de ses capacités air-sol redoutables grâce principalement à la nacelle de désignation laser Sniper XR, n’ont de contrepartie dans l’industrie militaire russe.

De ce fait pour espérer se mesurer aux capacités offensives pointues du F16bloc52+ marocain, les algériens n’auront de choix que de se tourner vers l’occident soit miser sur le rafale français, soit opter pour le rapprochement algero-allemand en vue la commande du EF2000 typhoon ou bien faire appel aux Suédois pour l’acquisition du Gripen.

D’autres raisons peuvent motiver une telle décision d’achat, en l’occurrence le retirement du service des MIG25 Foxbat et MIG29S Fulcrum qui arrivent à leur fin de vie, d’où la nécessité d’un nouvel intercepteur pour défendre la bande côtière algérienne et assister les batteries S300PMU2 dans la protection des sites névralgiques algériens.

-          Le cas du Rafale français : le régime algérien tente depuis l’accès au pouvoir de Bouteflika, de limiter l’influence française dans le pays. l’Algérie accuse la France de favoriser le Maroc et de partialité en ce qui concerne la question du Sahara. Opter donc pour le rafale du pays de l’ex-colonisateur n’est pas très envisageable, vu les tensions qui règnent depuis presque une décennie entre les deux pays. De plus si même les français donnent des gages et acceptent de vendre le rafale aux algériens, le chasseur sera beaucoup limité si on le prive de la Liaison 16 (L16), système Otanien d’échanges de données tactique qui sert de multiplicateur forces et offre une protection 360° au chasseur et qui ne peut être transféré aux Algériens que suite à un accord de la part des Etats-Unis qui ne manqueront pas de s’y opposer vu que cela menacera un de leurs alliés majeurs à savoir le Maroc. En mettant à l’écart les entraves politiques qui risquent d’empêcher un tel contrat, le rafale comme avion de chasse est un biréacteur doté d’une grande autonomie le rendant parfaitement adapté à l’Algérie, de plus c’est un chasseur Omnirôle destiné grâce à ses équipements à remplir plusieurs missions Air-Air, Air-Sol, Air-Mer.

-          Le cas du Gripen Suédois : les Suédois sont connus d’être hostiles à la marocanité du Sahara vu la sensibilité de leur opinion publique à toute question relative aux droits de l’homme ce qui a permis au Polisario de commercialiser dans les sociétés scandinaves une image très négative du Maroc et qui a beaucoup nuit aux intérêts nationaux. Les algériens ont commencé à s’ouvrir à l’industrie militaire Suédoise notamment par la commande récemment d’un réducteur de signature infrarouge « Baracuda » pour équiper le char de combat algérien T90S visant à le rendre plus discret et moins exposé aux senseurs électro-optiques des FAR notamment le futur FLIR (forward looking infrared) TIS Gen II du futur Abrams M1A1SA marocain. Le JAS-39 Gripen est un monoréacteur dont le rayon d’action modeste ne peut suffire pour un territoire aussi vaste que celui de l’Algérie, l’AAF a pour tradition d’opter pour des Biréacteurs pour la défense de son ciel, de plus le Gripen comporte une panoplie de composantes américaines voire israéliennes nécessitant leur accord préalable  pour un transfert à l’Algérie. Chose difficilement réalisable vu l’entêtement de l’Algérie, sa méfiance et son refus des clauses de « end user » (consommateur final) et d’inspection qu’imposent les américains pour la protection de leur technologie et pour empêcher que cela soit transferé par le pays client aux rivaux des Etats-Unis notamment la Chine et la Russie.

En cas de réalisation du contrat du Gripen ou rafale Algérien, le Maghreb verra l’introduction du premier avion de chasse équipé d’un radar à antenne active AESA, en plus de l’introduction du premier missile Air-Air avec un stratoréacteur (ramjet) en le missile METEOR de MBDA qui équipe aussi bien le rafale, le Gripen et le EF2000. La réaction présumé du Maroc sera sans doute de passer à la technologie AESA avec l’équipement de la flotte F16 marocaine soit du radar SABR de  Northrop-Grumman ou RACR de Raytheon qui tous deux sont des radars AESA offert pour la modernisation des F16, à cela il faut ajouter le AIM120D la dernière version du AMRAAM américain qui est doté également d’un stratoréacteur, ce qui augmentera largement les capacités de combat BVR (beyond visual range) du F16 et le rendra un rival digne que cela soit du rafale, du Gripen NG voire de l’EF2000.

Plusieurs autres contrats algériens sont en cours de lancement et de réalisation, en l’occurrence :

  • -          la presse internationale spécialisée a annoncé la volonté récente de l’Algérie de commander 2 sous-marins de classe 636 KILO, ce qui fera élevé le nombre total de sous-marins algériens au nombre de 6
  • -          commande de 2 frégates allemandes de classe MEKO2000
  • -          commande de 2 corvettes russes de classe TIGRE
  • -          commande d’un LPD, navire amphibie de projection de forces Italien

En réponse aux acquisitions algériennes, les FAR tous corps confondus ne cessent de suivre la tendance afin de moderniser leur arsenal et maintenir la balance des forces équilibrée face à l’Algérie, à travers un certain nombre de contrats passés et en cours :

  • -          commande de 200 chars Abrams M1A1SA américains, le char est doté d’un blindage composite très avancé qui jusqu’à nos jours n’a jamais pu être percé par un obus ennemi, en plus de sa grande capacité de survie le char est doté de capacités offensives redoutables grâce d’une part à une électro-optique de pointe et au TIS FLIR GEN II capable de voir des cibles jusqu’à 8km et d’autre-part grâce au transfert au Maroc des obus-flèches M833 à l’uranium appauvri, capables de transpercer tout blindage ennemi notamment les briques réactives KONTAKT-5 protégeant la tourelle du T90S algérien


  • -          commande de 3 Frégates de classe SIGMA et 1 frégate lourde de classe FREMM avec des capacités anti-soumarines, antinavires et anti-aériennes redoutables


  • -          commande 4 C27J Spartan, qui s’apparente à un avion cargo mais vu sa protection IR/ECM (Infrarouge/ electronic counter measures) avancé semble être destiné pour les troupes aéroportées notamment la 1ère BIP de Salé et la 2ème BIP de Benguerrir, qui constituent l’élite de l’armée de terre marocaine et qui seront invitées à être projetées plus facilement et en sureté que cela soit au front Est au Sahara voire hors territoire national en renfort à nos alliés du Golfe ou dans le cadre d’une mission de l’ONU.


Mis à part les contrats concrets déjà annoncés par les constructeurs, beaucoup de rumeurs circulent à propos d’éventuels futurs contrats des FAR notamment :

  • -          la commande d’avions de patrouille maritime, le SC-130J Sea Hercules, qui est une version du C130 Hercules destiné à la patrouille maritime et à la lutte anti-soumarine, grâce à son équipement d’un détecteur d’anomalies magnétique et sa capacité de larguer des torpilles pour neutraliser les submersibles ennemis. Une telle solution sera parfaite compte tenu de l’étendue de nos eaux territoriales et compte tenu de la profondeur relativement limitée des eaux de la méditerranée et du détroit de Gibraltar facilitant le suivi des échos des SM, leur suivi et neutralisation.


  • -          Modernisation des AMX10RC de l’armée de terre en les dotant d’une nouvelle électro-optique et système de conduite de tir



vendredi 21 septembre 2012

Algérie : La guerre des clans continue


La complexité du régime algérien peut rendre confus le plus averti des observateurs politiques, en effet les luttes de pouvoir au sein du régime Algérien entre d’une part une oligarchie militaire et d’autre-part des dirigeants civils du FLN a débouché sur une sorte d’équilibre et de compromis non déclaré qui vise au partage de la rente pétrolière entres les différentes parties prenantes et maintenir un certain statuquo jusqu’à nouvel ordre. Depuis l’assassinat de Boudiaf en plein parlement par les éléments du DRS algérien, le choix du candidat présidentiel obéit à un processus de présélection très rude afin d’assurer les intérêts des camps les plus influents, et d’éviter toute mauvaise surprise qui contraindrait l’armée à sortir ses griffes et rappeler qu’elle demeure le centre du pouvoir dans le pays.

 L’accès au pouvoir de Bouteflika grâce au soutien et recommandation du feu général Belkheir a permit au pays de récupérer d’une décennie sanguinaire durant laquelle l’armée a créé l’épouvantail du terrorisme en-vue de prendre en otage la démocratie et renverser le FIS (Front Islamique du Salut) pour lequel les algériens ont librement voté. Cependant le poulain de Belkheir semble et ce depuis la mort de son parrain subir des attaques du Clan DRS mené par l’énigmatique général Taoufik, l’un des coups durs que le chef du renseignement militaire a dirigé au clan Bouteflika est sa réussite à mettre sa main sur le nerf-vital du pays grâce à l’emprisonnement de Mohamed Meziane l’ex patron de la SONATRACK et son remplacement par Nourdine CHEROUATI un pistonné de la DRS. Devenu de plus en plus méfiant et craignant pour sa peau, Bouteflika n’a pas cessé de limiter ses déplacements sur terrain ces dernières années et a tenté de rendre sa garde présidentielle autonome de l’influence des généraux. Cependant la question majeure qui continue d’intriguer Bouteflika est sa succession, le président algérien semble préparer le terrain depuis quelques années à son frère cadet Said Bouteflika pour prendre les commandes du FLN et par conséquent le remplacer au pouvoir, néanmoins la tâche n’est pas aussi aisée, le clan de la DRS semble avoir ses propres candidats favoris au sein même du FLN en l’occurrence Abdelaziz Belkhadem qui vient récemment d’être écarté par Bouteflika de son poste de conseiller présidentiel et qui risquerait d’être le candidat favori de l’armée lors des prochaines élections présidentielles.

La complexité du régime algérien lui a permit de s’en sortir jusqu’à présent du séisme politique créé par « le printemps arabe », en effet le régime algérien se maintient et tire sa légitimité grâce :

- D’une-part à la menace terroriste interne, la lutte anti-terroriste qui ne semble jamais prendre fin n’est qu’une scène de théâtre qui vise à maintenir la menace terroriste à un niveau acceptable, assez pour faire peur au citoyen algérien et lui faire garder en mémoire la décennie sanguinaire pour lui faire craindre tout vide politique qui pourrait surgir suite à une révolution populaire et pas trop pour que cela ne menace pas les installations pétrolières ni les gazoduc. De plus, le régime via l’instauration d’un code d’investissement très figé vise à faire fuir le plus ambitieux des investisseurs étrangers afin de garder la dominance de l’Etat sur l’économie et donc demeurer le principal employeur afin de mieux contrôler le peuple et son gagne-pain.

- D’autre-part grâce à la menace externe que le régime ne cesse d’amplifier via ses canaux de propagande afin de justifier les dépenses militaires en ce que cela génère de pots de vins pour les généraux, et ce grâce à la commercialisation d’une image du Maroc comme aime dire la presse algérienne « un pays impérialiste et expansionniste » qui ne cesse de rêver d’annexer une partie du territoire algérien, ainsi que la commercialisation du fameux principe de soutien des peuples opprimés notamment pour justifier l’accueil du Polisario aux camps de Tindouf et le soutien de sa cause séparatiste.

Tout observateur régional convaincu de la nécessité de voir naître l’espérée « union-maghrébine » souhaitait que les vents du printemps arabe seront assez forts pour enlever le régime algérien sans quoi les peuples de la région devront attendre encore longtemps pour s’unir.