mardi 9 octobre 2012

La course à l’armement Maroco-algérienne s’intensifie


La course à l’armement entre l’Algérie et le Maroc ne semble pas s’arrêter, la junte militaire algérienne au pouvoir vise depuis plusieurs années à bouleverser l’équilibre des forces en Afrique du Nord en sa faveur, ceci en puisant dans ses grandes ressources financières générées grâce au pompage et à l’exportation des hydrocarbures. Les commandes algériennes successives d’armement ne laissent de  choix au Maroc que de suivre la tendance afin de préserver l’équilibre des forces et de garder une certaine dissuasion militaire vis-à-vis de son rival algérien. En accentuant l’ampleur et l’intensité de la course à l’armement, les décideurs algériens visent à faire saigner économiquement le Maroc, dont les rentrées en devises proviennent non pas d’un pompage facile de ressources sous-terraines mais plutôt d’une performance économique qui peine à s’épanouir en ce contexte de crise économique mondiale. 

Le budget militaire des FAR en l’année 2012 avoisine les 5 milliard de dollars et le budget acquisition seul avoisine 1 milliard de dollar, contre un budget de plus 8 milliard de dollars pour l’Algérie. Bien que le budget des FAR soit relativement modeste, néanmoins il est à la hauteur des ambitions du Maroc, cependant le budget des FAR provient en monnaie nationale du budget Etatique or qu’en l’absence d’une industrie militaire nationale auto-suffisante les FAR sont contraints d’importer tous leurs besoins en terme d’armement, de munitions et de pièces de rechange, ce qui pose à chaque fois un véritable problème de devises, vu la limitation des réserves nationales en devises qui sont destinées dans leur majorité à des besoins plus vitaux comme le payement de la facture énergétique et l’importation de céréales.

Une 2ème vague d’acquisitions algériennes semble se montrer à l’horizon, en effet le journal Algérien El-Khabar rapporte que l’AAF (Algerian Air Force) algérienne semble s’intéresser à l’introduction et ce pour la 1ère fois de son histoire d’un avion de chasse occidental, qui selon les rumeurs de la presse peut être le Gripen du constructeur suédois SAAB ou le Rafale du français Dassault.

Le timing et les raisons derrière une telle décision stratégique sont multiples. L’acquisition d’armement est une question d’abord politique dans la mesure où un fournisseur d’arme, s’engage à travers l’acte de vente de conférer un soutien politique et diplomatique au pays client, de plus c’est un gage implicite de fournir les munitions et pièces de rechanges en toute circonstance. Pour un pays qui a déjà souffert d’un embargo militaire sévère, un pays dont les gradés sont tous formés dans les académies militaires russes et qui sont imprégnés par les idéaux socialistes et marxistes, L’Algérie a toujours eu un penchant naturel vers l’armement russe, vu les liens historiques solides qui lient les deux pays. Or, depuis la chute de l’URSS, les efforts russes en matière de recherche et développement ne sont plus ce qu’ils étaient aux temps de la guerre froide. En effet, le budget militaire de la fédération Russe est d’environs 64milliards de dollars contre plus de 689 milliards de dollars comme budget annuel du Pentagone américain soit seulement 9.28%, ceci révèle entre-autres l’incapacité russe de tenir tête encore aux Etats-Unis et donc de fournir des systèmes d’armes qui peuvent se mesurer à la technologie occidentale en général et à l’américaine en particulier. Par conséquent, l’avancée technologique des chasseurs occidentaux offrent une suprématie claire vis-à-vis de leurs homologues d’origine russe.

 La mise en service par le Maroc du chasseur-bombardier F16bloc52+ offre une suprématie technologique indiscutable aux Forces Royales Air (FRA) par rapport à l’AAF, l’avion de chasse le plus récent dans l’inventaire de cette dernière est le SU30MK, doté d’une surface allaire gigantesque qui aggrave sa signature radar (Radar Cross Section RCS) qui selon des sources concordantes dépasse 20m² contre une discrétion remarquable du F16 marocain dont la RCS ne frôle pas 1m² le rendant difficilement détectable de loin ce qui lui offre l’avantage de « first-look » (voir en premier), « first-shoot » (frapper en premier) et « first-kill » (Tuer en premier) et ce grâce au missile air-air moyenne portée AIM120C7 dont la portée (portée : ~90km) et la technologie dépassent de loin la contre partie russe en dotation chez l’AAF à savoir le R77E (portée : ~50km). De plus les capacités de guerre électronique du F16 grâce à sa suite électronique ACES de Raytheon en plus de ses capacités air-sol redoutables grâce principalement à la nacelle de désignation laser Sniper XR, n’ont de contrepartie dans l’industrie militaire russe.

De ce fait pour espérer se mesurer aux capacités offensives pointues du F16bloc52+ marocain, les algériens n’auront de choix que de se tourner vers l’occident soit miser sur le rafale français, soit opter pour le rapprochement algero-allemand en vue la commande du EF2000 typhoon ou bien faire appel aux Suédois pour l’acquisition du Gripen.

D’autres raisons peuvent motiver une telle décision d’achat, en l’occurrence le retirement du service des MIG25 Foxbat et MIG29S Fulcrum qui arrivent à leur fin de vie, d’où la nécessité d’un nouvel intercepteur pour défendre la bande côtière algérienne et assister les batteries S300PMU2 dans la protection des sites névralgiques algériens.

-          Le cas du Rafale français : le régime algérien tente depuis l’accès au pouvoir de Bouteflika, de limiter l’influence française dans le pays. l’Algérie accuse la France de favoriser le Maroc et de partialité en ce qui concerne la question du Sahara. Opter donc pour le rafale du pays de l’ex-colonisateur n’est pas très envisageable, vu les tensions qui règnent depuis presque une décennie entre les deux pays. De plus si même les français donnent des gages et acceptent de vendre le rafale aux algériens, le chasseur sera beaucoup limité si on le prive de la Liaison 16 (L16), système Otanien d’échanges de données tactique qui sert de multiplicateur forces et offre une protection 360° au chasseur et qui ne peut être transféré aux Algériens que suite à un accord de la part des Etats-Unis qui ne manqueront pas de s’y opposer vu que cela menacera un de leurs alliés majeurs à savoir le Maroc. En mettant à l’écart les entraves politiques qui risquent d’empêcher un tel contrat, le rafale comme avion de chasse est un biréacteur doté d’une grande autonomie le rendant parfaitement adapté à l’Algérie, de plus c’est un chasseur Omnirôle destiné grâce à ses équipements à remplir plusieurs missions Air-Air, Air-Sol, Air-Mer.

-          Le cas du Gripen Suédois : les Suédois sont connus d’être hostiles à la marocanité du Sahara vu la sensibilité de leur opinion publique à toute question relative aux droits de l’homme ce qui a permis au Polisario de commercialiser dans les sociétés scandinaves une image très négative du Maroc et qui a beaucoup nuit aux intérêts nationaux. Les algériens ont commencé à s’ouvrir à l’industrie militaire Suédoise notamment par la commande récemment d’un réducteur de signature infrarouge « Baracuda » pour équiper le char de combat algérien T90S visant à le rendre plus discret et moins exposé aux senseurs électro-optiques des FAR notamment le futur FLIR (forward looking infrared) TIS Gen II du futur Abrams M1A1SA marocain. Le JAS-39 Gripen est un monoréacteur dont le rayon d’action modeste ne peut suffire pour un territoire aussi vaste que celui de l’Algérie, l’AAF a pour tradition d’opter pour des Biréacteurs pour la défense de son ciel, de plus le Gripen comporte une panoplie de composantes américaines voire israéliennes nécessitant leur accord préalable  pour un transfert à l’Algérie. Chose difficilement réalisable vu l’entêtement de l’Algérie, sa méfiance et son refus des clauses de « end user » (consommateur final) et d’inspection qu’imposent les américains pour la protection de leur technologie et pour empêcher que cela soit transferé par le pays client aux rivaux des Etats-Unis notamment la Chine et la Russie.

En cas de réalisation du contrat du Gripen ou rafale Algérien, le Maghreb verra l’introduction du premier avion de chasse équipé d’un radar à antenne active AESA, en plus de l’introduction du premier missile Air-Air avec un stratoréacteur (ramjet) en le missile METEOR de MBDA qui équipe aussi bien le rafale, le Gripen et le EF2000. La réaction présumé du Maroc sera sans doute de passer à la technologie AESA avec l’équipement de la flotte F16 marocaine soit du radar SABR de  Northrop-Grumman ou RACR de Raytheon qui tous deux sont des radars AESA offert pour la modernisation des F16, à cela il faut ajouter le AIM120D la dernière version du AMRAAM américain qui est doté également d’un stratoréacteur, ce qui augmentera largement les capacités de combat BVR (beyond visual range) du F16 et le rendra un rival digne que cela soit du rafale, du Gripen NG voire de l’EF2000.

Plusieurs autres contrats algériens sont en cours de lancement et de réalisation, en l’occurrence :

  • -          la presse internationale spécialisée a annoncé la volonté récente de l’Algérie de commander 2 sous-marins de classe 636 KILO, ce qui fera élevé le nombre total de sous-marins algériens au nombre de 6
  • -          commande de 2 frégates allemandes de classe MEKO2000
  • -          commande de 2 corvettes russes de classe TIGRE
  • -          commande d’un LPD, navire amphibie de projection de forces Italien

En réponse aux acquisitions algériennes, les FAR tous corps confondus ne cessent de suivre la tendance afin de moderniser leur arsenal et maintenir la balance des forces équilibrée face à l’Algérie, à travers un certain nombre de contrats passés et en cours :

  • -          commande de 200 chars Abrams M1A1SA américains, le char est doté d’un blindage composite très avancé qui jusqu’à nos jours n’a jamais pu être percé par un obus ennemi, en plus de sa grande capacité de survie le char est doté de capacités offensives redoutables grâce d’une part à une électro-optique de pointe et au TIS FLIR GEN II capable de voir des cibles jusqu’à 8km et d’autre-part grâce au transfert au Maroc des obus-flèches M833 à l’uranium appauvri, capables de transpercer tout blindage ennemi notamment les briques réactives KONTAKT-5 protégeant la tourelle du T90S algérien


  • -          commande de 3 Frégates de classe SIGMA et 1 frégate lourde de classe FREMM avec des capacités anti-soumarines, antinavires et anti-aériennes redoutables


  • -          commande 4 C27J Spartan, qui s’apparente à un avion cargo mais vu sa protection IR/ECM (Infrarouge/ electronic counter measures) avancé semble être destiné pour les troupes aéroportées notamment la 1ère BIP de Salé et la 2ème BIP de Benguerrir, qui constituent l’élite de l’armée de terre marocaine et qui seront invitées à être projetées plus facilement et en sureté que cela soit au front Est au Sahara voire hors territoire national en renfort à nos alliés du Golfe ou dans le cadre d’une mission de l’ONU.


Mis à part les contrats concrets déjà annoncés par les constructeurs, beaucoup de rumeurs circulent à propos d’éventuels futurs contrats des FAR notamment :

  • -          la commande d’avions de patrouille maritime, le SC-130J Sea Hercules, qui est une version du C130 Hercules destiné à la patrouille maritime et à la lutte anti-soumarine, grâce à son équipement d’un détecteur d’anomalies magnétique et sa capacité de larguer des torpilles pour neutraliser les submersibles ennemis. Une telle solution sera parfaite compte tenu de l’étendue de nos eaux territoriales et compte tenu de la profondeur relativement limitée des eaux de la méditerranée et du détroit de Gibraltar facilitant le suivi des échos des SM, leur suivi et neutralisation.


  • -          Modernisation des AMX10RC de l’armée de terre en les dotant d’une nouvelle électro-optique et système de conduite de tir



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