samedi 1 septembre 2012

Economie mondiale : Vers un retour au keynésianisme ?


La crise financière des « subprimes » qui a touché le secteur financier américain avant de se transformer en  une crise économique mondiale, touche aux fondements structurels de l’économie libérale et dévoile les limites de la théorie néoclassique prônant le laissé-faire et la neutralité Etatique en matière économique. Une fois de plus, l’opportunisme individualiste des différents acteurs économiques et leur esprit spéculateur diverge de l’intérêt général et échoue d’atteindre le fameux « équilibre économique » et entraine l’économie mondiale vers l’inconnue, ne laissant de choix aux autorités économiques que d’intervenir de nouveau pour corriger le tir afin de contrôler les effets pervers de l’initiative privée par une présence plus imposante de l’Etat comme régulateur suprême de l’économie et non seulement un gendarme observateur.

Cependant, dans le cadre d’une économie mondialisée et ouverte caractérisée par le libre échange multilatéral, les outils d’intervention Etatique perdent d’influence vue l’influence croissante du facteur exogène sur les économies nationales. En effet, la régulation d’une économie mondialisée requiert de remettre en cause les institutions de Bretton Woods et l’élargissement de leur pouvoir en-vue de remplir proprement le rôle escompté. Ceci ne peut se réaliser qu’à travers l’adoption d’une politique monétaire mondiale, ce qui implique la création d’une banque centrale mondiale et d’un système de change mondial unifié, ce qui implique d’instaurer une monnaie mondiale unique, à l’instar de l’idée du « Bancor » proposée jadis par John maynard Keynes. Bien que cela sera la solution idéale aux maux que l’économie mondiale est entrain de subir, ce but demeure une utopie difficilement réalisable, compte tenu des rivalités économiques mondiales, si cela résoudra définitivement les dérives du système financier mondial, le système-unifié pourra d’une-part pénaliser et entraver la croissance des pays émergents comme la Chine, l’inde, le Brésil et la Turquie et d’autre-part favorisera d’autres pays importateurs ou en stagnation économique.

Par conséquent et comme issue intermédiaire, les Etats se dirigeront progressivement vers un néoprotectionnisme à travers l’instauration de barrières intelligentes non-tarifaires à l’importation et surtout par l’instauration de groupements régionaux formés de pays à économies complémentaires pour mieux résister aux crises intercontinentales.

Pour le cas du Maroc,  la crise économique actuelle présente plusieurs leçons à retenir pour les décideurs marocains, dans l’impossibilité de voir naître « le grand Maghreb » dans l’immédiat, le Maroc se doit d’agir seul et compter sur ses propres moyens. Baser la croissance de sa « jeune économie » sur un continent de « seniors » en Europe a été une grave erreur,  ceci devra pousser les marocains à revoir la structure de leurs échanges extérieures en se tournant plus sérieusement vers les marchés Africains, Américains et Asiatiques, ce qui implique l’instauration d’une nouvelle stratégie économique favorisant les activités productrices tournées vers l’export comme vivier pour la création d’emploi et sources durables et stables de rentrées en devises.

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